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25 mai 2014 7 25 /05 /mai /2014 22:32
« Je serai une députée à temps plein »
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25/05/2012

Entretien avec Colette CAPDEVIELLE / Candidate du Parti Socialiste sur la 5e circonscription

Vous êtes candidate pour la première fois aux législatives. Qu’est-ce qui vous a décidée ?

J’ai acquis aujourd’hui suffisamment de maturité sur le plan personnel, professionnel et politique, pour m’engager. Cela fait plus de 25 ans que j’exerce comme juriste : je constate que le législateur ne se rend pas compte à quel point les lois qu’il vote sont complexes et difficiles à mettre en œuvre. J’aimerais concrétiser ce que j’ai réalisé professionnellement en matière de droit des étrangers, de partage de l’autorité parentale pour des personnes de même sexe, de droit de la femme.

Vous avez été investie par les militants socialistes locaux sans adversaire, après le retrait de Jérôme Aguerre. Etes-vous là par défaut ?

Non. Je suis soutenue par tous les élus.

Le courant Hamon, majoritaire sur la 5e, n’est en tout cas pas le vôtre.

Je suis soutenue par tout le monde. Et je n’ai empêché personne de se présenter. Effectivement, je suis sociale-démocrate. Je ne m’en suis jamais cachée.

Après votre désignation, la circonscription a un temps été “gelée” par le PS. Comment l’avez-vous vécu ?

Mal. Il faut respecter le vote des militants. On s’est vraiment battus avec Simon (Piveteau, son suppléant, ndlr), et tous les copains de la circonscription.

M. Grenet estime qu’une candidate socialiste investie par son parti a moins de liberté de vote à l’assemblée que lui, qui ne court pas après les investitures. A-t-il raison ?

C’est totalement faux. D’abord, il a voté toutes les lois sauf deux. J’aurai bien aimé qu’il dépose des amendements, qu’il s’oppose à la réforme des retraites ou aux peines planchers. Moi, je me suis engagée derrière François Hollande. J’adhère à ses 60 propositions. Si quelque chose me gêne, je serai totalement libre. J’aurai la possibilité de déposer des amendements.

Dans quels domaines comptez-vous vous impliquer particulièrement ?

La première chose sera de revoir la loi sur le harcèlement sexuel. Ensuite, il faudra faire en sorte d’être zoné par l’Etat comme secteur où les prix sont excessifs. Afin d’obtenir le blocage des loyers pour les premières locations et les renouvellements. Je veux également que Bayonne-Nord soit ciblé pour les contrats d’avenir, travailler sur le partage de l’autorité parentale, le règlement médiatisé des conflits et l’abolition des peines planchers.

Quels seront vos thèmes de campagne ? Ceux de François Hollande ?

Oui. Contrairement au candidat sortant, je suis en paix totale avec les engagements de François Hollande. J’attends de voir ce que dit M. Grenet par rapport au projet de l’UMP. Est-il d’accord avec la fermeture des frontières et pour dire que les chômeurs sont des feignants ? Je voudrais aussi savoir s’il est d’accord avec le non-cumul des mandats.

Vous prenez cinq engagements pour la circonscription. Après le logement, déjà évoqué, vous promettez “la reconnaissance de la spécificité du territoire Pays Basque”. C’est-à-dire ?

L’acte III de la décentralisation permettra de nouvelles avancées. Le Pays Basque sera un bassin de vie d’expérimentation. Il y aura d’abord des assises régionales de la démocratie locale, en septembre-octobre. Ici, nous sommes déjà très en avance avec l’étude menée par le conseil des élus et le conseil de développement. En novembre, se tiendront des assises nationales : chaque région mandatera ses représentants. Le rôle de la future députée sera essentiel. Ensuite, ce sera le vote de la loi devant les deux assemblées parlementaires.

Vous l’avez dit, le Conseil des élus travaille déjà la question. Quelle est votre position ?

Contrairement à Jean Grenet, qui fait de l’électoralisme, cela fait 25 ans que je plaide pour une reconnaissance territoriale du Pays Basque. Je suis sur toutes les photos de manifestations en faveur d’un département.

Etes-vous pour la création d’une collectivité territoriale spécifique ?

Oui, je suis personnellement favorable à une collectivité territoriale.

Vous promettez “la défense et l’enseignement des langues basques et gasconne”. Pouvez-vous préciser ?

L’avancée, c’est la proposition de François Hollande de faire ratifier la charte européenne des langues régionales.

Seriez-vous favorable à une offre d’enseignement bilingue et en immersion dans tous les établissements scolaires publics ?

C’est une autre question. Je verrais ce que je pourrai faire avec l’OPLB (Office public de la langue basque). L’important, c’est d’abord de reconnaître les langues.

Vous souhaitez “l’aménagement concerté du port (de Bayonne) et son intégration dans la ville”. Qu’y a-t-il derrière ces mots ?

Cela veut dire avoir un Port urbain. Il touche trois villes, Bayonne, Anglet et Boucau. Il faut le protéger et le développer. En faire un Port exemplaire écologiquement, ce qui est loin d’être le cas. Et avec une sécurité absolue. Le premier paramètre est le principe de précaution.

Etes-vous opposée à la venue d’une entreprise comme Yara ?

Oui. On ne peut pas faire n’importe quoi. Si on fait ce type de transport (transfert de nitrate d’ammonium), il faut le sécuriser absolument.

Comment se décline votre “défense de l’agriculture paysanne” ?

C’est d’abord la défense de Laborantza Ganbara, la Chambre d’agriculture du Pays Basque. Ensuite, il s’agit d’un travail de titan qui va au-delà du mandat de député. Il faut réorienter les aides européennes, travailler au maintien des exploitations, développer les circuits courts et les AMAP (Associations pour le maintien d’une agriculture paysanne).


Etes-vous pro-LGV comme la plupart des socialistes ?

La LGV, c’est parti. Dans ce dossier très compliqué, je suis sur la position de la Région Aquitaine. Le train est le transport d’avenir et je suis défavorable à l’élargissement de l’autoroute. Comme il n’est pas question de défigurer le Pays Basque, il faut trouver des moyens d’aménagement.

En quoi seriez-vous une meilleure députée que Jean Grenet ?

Tout simplement parce que je serai une députée à 100 %, à temps plein. Et je veux travailler en équipe. Je ne suis pas omnisciente.

 

NOM : CAPDEVIELLE

Prénom : Colette

Age : 53 ans

Profession : Avocate

Domicile : Bayonne

Famille politique : PS

Parcours et mandats : Conseillère municipale d’opposition à Bayonne depuis 1995 ; ex-conseillère régionale (1999-2004) ; conseillère générale remplaçante de Christophe Martin (depuis 2 011)

Suppléant : Simon Piveteau, 20 ans, étudiant à l’ISA-BTP de Anglet

 

Pierre MAILHARIN - Journal du pays basque

 

 

 

 

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