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Une perquisition a eu lieu chez les compagnons d’Emmaus de la Pointe Rouge à Marseille, dans le cadre d’une enquête pour "aide au séjour irrégulier".

La Provence du 18/02/09 indique que « Après l’interpellation lundi d’un sans-papier, accueilli par les compagnons d’Emmaüs de La Pointe-Rouge (8e), c’est une perquisition qui a eu lieu aujourd’hui, à l’initiative de la Police aux frontières (Paf) au sein de la communauté. Un des responsables a été placé en garde à vue pendant six heures et les policiers se sont rendus sur les lieux pour procéder à la saisie de divers documents relatifs à la présence d’éventuels sans-papiers hébergés par Emmaüs dans le cadre d’une enquête pour "aide au séjour irrégulier". »

En effet, d’après Teddy Roudaut, chargé de communication d’Emmaüs France, les policiers ont saisi des « dossiers des compagnons ayant des noms à consonance étrangère ».

L’événement suscite l’incompréhension de beaucoup, dans la mesure où la démarche juridico-policière semble contredire les propos du président de la République qui avait déclaré « J’attache une importance toute particulière à l’accueil des personnes à la rue. Cet accueil doit être inconditionnel. Quand quelqu’un est à la rue, il est dans une situation d’urgence et de détresse, on ne va pas lui demander ses papiers (...) ». C’était il y a plus d’un an, il est vrai (source.)

Dans un communiqué du 17/02/09, Emmaüs France rappelle sa vocation et dénonce le grave dérapage que constitue cette perquisition :

« La criminalisation des centres d’accueil comme des communautés Emmaüs est inacceptable. Il s’agit de lieux où peuvent trouver refuge les personnes les plus démunies, quelle que soit la couleur de leur peau et leur situation administrative. Une telle perquisition est de nature à fragiliser gravement ces populations démunies.

De même qu’il est intolérable de rechercher des personnes sans papiers dans des hôpitaux, à proximité des écoles ou des crèches ou dans les centres d’hébergement, de même il est inacceptable que les communautés Emmaüs soient l’objet de recherches de ces populations.

Rappelons que les rapports habituellement entretenus entre les communautés Emmaüs et les autorités de l’Etat se sont toujours situés sur le terrain du dialogue et du respect. C’est pourquoi nous sommes extrêmement surpris et choqués que ce genre d’opération ait pu avoir lieu.

S’attaquer aux communautés Emmaüs c’est s’attaquer aux plus pauvres d’entre nous et nous ne l’accepterons pas. »

21/02/2009
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